"Une
fille déshonorée n’a d’autre destin que de continuer à l’être."
Auteur : Mireille Calmel
Genre : Historique,
Fantastique
Édition : Pocket
Première année de publication : 2003
Nbre de pages : 350
Depuis un certain temps déjà j’avais très envie de
découvrir la plume de Mireille
Calmel, auteure dont l’on entend finalement assez peu
parler. Quelle ne fut pas ma surprise quand je découvris le premier tome du Bal
des louves : la chambre maudite dans mon grenier ! Il s’agissait sans doute d’un signe du destin et c’est alors avec
peu d’appréhension et résignée à suivre ma destinée tracée par le
hasard que j’ai commencé ma lecture.
L’histoire de ce roman prend place au début de la Renaissance, en France. On sent
encore beaucoup l’imprégnation du Moyen-Age qui traduit très bien ce passage encore récent dans cette nouvelle période historique. Pour résumer très
rapidement l’histoire, et assez grossièrement, je dirai simplement que l’on va
rencontrer une jeune femme, Isabeau, qui, pour avoir osé se rebeller contre son seigneur,
va se voir infliger les pires tortures avant de finir jetée aux loups. Mais, contre toutes
attentes, les loups ne la toucheront pas. Isabeau ne réapparaîtra que bien des années plus
tard, avec une seule idée en tête : sa vengeance.
On ne va pas tergiverser plus longtemps : je peux d’ors
et déjà vous dire que cette lecture a été une
agréable surprise. J’ai passé un excellent moment de lecture
auquel je ne m’étais pas attendue. Ne vous fiez pas à sa première de couverture
désuète qui pourrait en repousser plus d’un car il se cache derrière
celle-ci un véritable petit bijou. Au premier abord, vous pourriez vous décourager. En
effet, l’écriture comporte beaucoup de termes d’époque auxquels on se fait finalement rapidement allant même jusqu'à les oublier complètement par la suite.
J’ai d’ailleurs beaucoup aimé cette façon dont Mireille Calmel incorporait très naturellement les formulations
et le vocabulaire de l’époque dans laquelle elle situait son histoire. On a une impression « d’authenticité » avec ce texte qui
a tout de suite réussie à me séduire.
Une des choses que j’appréhendai le plus dans ce roman était
la part de fantastique. Je ne suis pas très « loup-garous » puisque ces
derniers sont souvent traités de façon très "esthétique" depuis quelques années déjà que
ce soit dans les livres ou à la télé. Je n’aime pas particulièrement cette
façon de représenter ces êtres mystiques qui au départ, n’avaient absolument
rien d’enviable (comme les vampires d’ailleurs). Qui avait envie de se voir
transformer en une bête féroce sans foi ni loi à chaque pleine lune, sentir ses
os se briser un à un, perdre le contrôle de son corps et ne plus être capable
de discerner le bien du mal pour finir, petit à petit, par briser son
âme ? Pas grand monde je pense. Ici, Mireille
Calmel revisite ce mythe de façon plus historique mais également plus féminine (bien qu’il n’y ai rien d’élégant là-dedans je vous
l’assure !) avec les femmes-loups. J’ai véritablement accroché au concept
que je trouve très bien trouvé et exploité. Dans son récit, il n’y a pas une
prédominance de fantastique, mais de petites touches (certaines plus grosses
que d’autres) qui permettent de l’orienter dans ce genre. L’alternance de point de vue
permet d’ailleurs de changer de personnages et de ne pas toujours avoir le
surnaturel « sous les yeux » et d'avoir ainsi conscience des
suppositions de chacun et de leurs plans machiavéliques (ou non).
Dans ce roman on suit donc le point de vue de différents
personnages qui ont tous un lien entre eux (ce qui est assez logique).
Cela permet de ne pas s’ennuyer et de toujours être au fait des événements.
J’ai été happée par cette histoire de vengeance où
personne n’apparaît comme innocent. Ils sont tous à la fois acteurs et victimes : un régal.
Ce roman mêle parfaitement une
intrigue familiale à une pointe de fantastique, le tout servi sur un fond
historique particulièrement agréable. On assiste à une
fatalité où l’on sait pertinemment que tous ne pourront y réchapper. Ce premier
tome m’a convaincue et j’ai hâte de connaître le fin mot de l’histoire avec le
second et dernier tome : La vengeance d’Isabeau. Je terminerai par cette citation de Frédérique Jourdaa présente sur la quatrième de couverture qui exprime
parfaitement mon ressenti du roman : « On
se laisse emporter par les destinées de ces femmes tour à tour faibles et
fortes, on rêve avec elles, on vibre, on aime. ».
Ma note :
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