10 sept. 2016

Le bal des louves T1 La chambre maudite de Mireille Calmel : bienvenue à Montguerlhe !


"Une fille déshonorée n’a d’autre destin que de continuer à l’être."



Couverture Le bal des louves de Mireille Calmel


Auteur : Mireille Calmel
Genre : Historique, Fantastique
Édition : Pocket
Première année de publication : 2003
Nbre de pages : 350


                Depuis un certain temps déjà j’avais très envie de découvrir la plume de Mireille Calmel, auteure dont l’on entend finalement assez peu parler. Quelle ne fut pas ma surprise quand je découvris le premier tome du Bal des louves : la chambre maudite dans mon grenier ! Il s’agissait sans doute d’un signe du destin et c’est alors avec peu d’appréhension et résignée à suivre ma destinée tracée par le hasard que j’ai commencé ma lecture.

         L’histoire de ce roman prend place au début de la Renaissance, en France. On sent encore beaucoup l’imprégnation du Moyen-Age qui traduit très bien ce passage encore récent dans cette nouvelle période historique. Pour résumer très rapidement l’histoire, et assez grossièrement, je dirai simplement que l’on va rencontrer une jeune femme, Isabeau, qui, pour avoir osé se rebeller contre son seigneur, va se voir infliger les pires tortures avant de finir jetée aux loups. Mais, contre toutes attentes, les loups ne la toucheront pas. Isabeau ne réapparaîtra que bien des années plus tard, avec une seule idée en tête : sa vengeance.

         On ne va pas tergiverser plus longtemps : je peux d’ors et déjà vous dire que cette lecture a été une agréable surprise. J’ai passé un excellent moment de lecture auquel je ne m’étais pas attendue. Ne vous fiez pas à sa première de couverture désuète qui pourrait en repousser plus d’un car il se cache derrière celle-ci un véritable petit bijou. Au premier abord, vous pourriez vous décourager. En effet, l’écriture comporte beaucoup de termes d’époque auxquels on se fait finalement rapidement allant même jusqu'à les oublier complètement par la suite. J’ai d’ailleurs beaucoup aimé cette façon dont Mireille Calmel incorporait très naturellement les formulations et le vocabulaire de l’époque dans laquelle elle situait son histoire. On a une impression « d’authenticité » avec ce texte qui a tout de suite réussie à me séduire.

         Une des choses que j’appréhendai le plus dans ce roman était la part de fantastique. Je ne suis pas très « loup-garous » puisque ces derniers sont souvent traités de façon très "esthétique" depuis quelques années déjà  que ce soit dans les livres ou à la télé. Je n’aime pas particulièrement cette façon de représenter ces êtres mystiques qui au départ, n’avaient absolument rien d’enviable (comme les vampires d’ailleurs). Qui avait envie de se voir transformer en une bête féroce sans foi ni loi à chaque pleine lune, sentir ses os se briser un à un, perdre le contrôle de son corps et ne plus être capable de discerner le bien du mal pour finir, petit à petit, par briser son âme ? Pas grand monde je pense. Ici, Mireille Calmel revisite ce mythe de façon plus historique mais également plus féminine (bien qu’il n’y ai rien d’élégant là-dedans je vous l’assure !) avec les femmes-loups. J’ai véritablement accroché au concept que je trouve très bien trouvé et exploité. Dans son récit, il n’y a pas une prédominance de fantastique, mais de petites touches (certaines plus grosses que d’autres) qui permettent de l’orienter dans ce genre. L’alternance de point de vue permet d’ailleurs de changer de personnages et de ne pas toujours avoir le surnaturel « sous les yeux » et d'avoir ainsi conscience des suppositions de chacun et de leurs plans machiavéliques (ou non).

         Dans ce roman on suit donc le point de vue de différents personnages qui ont tous un lien entre eux (ce qui est assez logique). Cela permet de ne pas s’ennuyer et de toujours être au fait des événements. J’ai été happée par cette histoire de vengeance où personne n’apparaît comme innocent. Ils sont tous à la fois acteurs et victimes : un régal.


         Ce roman mêle parfaitement une intrigue familiale à une pointe de fantastique, le tout servi sur un fond historique particulièrement agréable. On assiste à une fatalité où l’on sait pertinemment que tous ne pourront y réchapper. Ce premier tome m’a convaincue et j’ai hâte de connaître le fin mot de l’histoire avec le second et dernier tome : La vengeance d’Isabeau. Je terminerai par cette citation de Frédérique Jourdaa présente sur la quatrième de couverture qui exprime parfaitement mon ressenti du roman : « On se laisse emporter par les destinées de ces femmes tour à tour faibles et fortes, on rêve avec elles, on vibre, on aime. ».




 Ma note :        





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