"Voyez-vous
[…] ce n’est pas à nous qu’il appartient de frapper notre famille. Ils ont mal
agi, ils seront terriblement punis un jour. "
Auteur : Émile Zola
Genre : Classique
Édition : Le Livre de Poche
Première année de publication : 1871
Nbre de pages : 435
Qui n’a jamais entendu parler des Rougon-Macquart
ou d’Émile
Zola ? Ce grand auteur naturaliste du XIXème siècle ne vous est sans doute pas inconnu. Pour quiconque passé
par le collège ou le lycée, ce nom doit vous rappeler des souvenirs. Personnellement,
la première œuvre que j’ai lu de cet auteur était sa nouvelle L’attaque
du moulin, qui m’avait d’ailleurs marquée. Depuis,
je me suis promis de lire l’œuvre complète de cet auteur. C’est donc sans
grande surprise que je me suis lancée le défi de
lire tous ses romans du cycle des Rougon-Macquart dans l’ordre chronologique, en commençant bien évidemment par le premier tome : La
Fortune des Rougon.
Pour
vous resituer un peu mieux le contexte, je tiens à rappeler que l’ensemble des Rougon-Macquart, aussi connu sous le titre Histoire
naturelle et sociale d'une famille sous le Second Empire, regroupe vingt romans écrits par Zola entre 1871 et 1893. Dans cette œuvre,
l’auteur a tenté de représenter la société du
Second Empire en explorant les
dérives de l’Homme et le pouvoir de l’hérédité sur une même famille, explorée
au cours de ses vingt romans sur cinq générations. Bien que j’aie décidé de
lire ces romans dans leur ordre de parution, il est important de rappeler que chaque tome peut se suffire à lui-même et se lire indépendamment
des autres.
Dans ce
premier tome, Zola met en place la généalogie qui n’aura de cesse d’être son fil directeur au cours
des dix-neuf livres suivants. L’on découvre l’origine
des Rougon-Macquart avec la naissance de
leurs vices héréditaires et de leurs caractères antagonistes au sein d’un même
ancêtre : Adelaïde Fouque. Cette femme sera le point départ de cette
grande épopée familiale et donnera naissance à deux fils nés de deux pères
différents : Pierre Rougon et Antoine Macquart. Dès lors, l’on assiste à
la création d’une famille aux branches complexes qui ne cesseront de s’entrecroiser dans les tomes
suivants. L’auteur entame alors une fresque sociale des plus magistrales en nous livrant ce premier tome
dans lequel nous assistons depuis Plassans
à la révolution qui mettre Napoléon III au pouvoir. Différentes intrigues politiques vont se nouer dans
ce petit village et sans grande surprise, opposer les deux familles Rougon et
Macquart.
« Pendant
près d'une vingtaine d'années, chacun y vécut à son caprice, les enfants comme
la mère. Tout y poussa librement. En devenant femme, Adélaïde était restée la
grande fille étrange qui passait à quinze ans pour sauvage ; non pas
qu'elle fût folle, ainsi que le prétendaient les gens du faubourg, mais il y
avait en elle un manque d'équilibre entre le sang et les nerfs, une sorte de
détraquement du cerveau et du cœur, qui la faisait vivre en dehors de la vie
ordinaire, autrement que tout le monde. Elle était certainement très naturelle,
très logique avec elle-même ; seulement sa logique devenait de la pure
démence aux yeux des voisins. Elle semblait vouloir s'afficher, chercher
méchamment à ce que tout, chez elle, allât de mal en pis, lorsqu'elle obéissait
avec une grande naïveté aux seules poussées de son tempérament. »
Comment
parler d’Émile Zola sans parler de sa plume ? Car oui, c’est ce que
je préfère chez cet auteur et qui me fait adorer chacun de ses écrits. J’ai
littéralement été captivée par son écriture et j’ai retrouvé la même sensation que lors de ma
lecture de L’attaque du moulin. L’auteur s’applique à nous dépeindre l’âme humaine
sous toutes ses formes avec un ton tantôt dramatique, tantôt réaliste, et je mentirai
si je disais que cela ne m’a pas touché. Cet accent
mis sur la psychologie des personnages et
leur caractère rend l’action lente mais certains passages sont tout de même
plus rythmés, notamment vers la fin du roman où l’histoire s’accélère réellement.
Comme toujours lorsqu’on lit un écrit d’Émile Zola, il faut s’attendre à
de nombreuses descriptions. Personnellement, ces
dernières ne me dérangent absolument
pas, au contraire. J’aime beaucoup cette impression de
mélancolie qui s’empare de nous et donne une
certaine force au récit, aux décors mais aussi aux personnages en nous
plongeant dans une reconstruction historique très bien menée.
Les personnages quant à eux sont très bien exploités et représentes à merveille
cette société mise à mal. J’ai
particulièrement aimé Silvère et Miette qui sont tout simplement parfaits dans
leur rôle de martyr. Leur innocence et leur volonté de changement sont très
touchantes. Pour se retrouver dans cette abondance de personnages, qui dans ce
premier tome sont encore peu nombreux au vu des autres encore à venir, je vous
conseillerai tout de même de vous munir d’un arbre généalogique de cette
famille, très facilement trouvable sur internet, afin d’éviter de vous perdre.
Cette
lecture a confirmé mon amour pour l’écriture de
Zola et sa façon de dépeindre le monde. Certes, il existe
plus optimiste, mais sa mélancolie et son pessimiste, si l’on peut l’appeler
ainsi, sont très intéressants. Ce premier
tome n’est pas celui qui comporte le plus d’action mais il pose les bases
d’une histoire complexe qui n’aura de cesse de
s’étoffer par la suite. Un livre qui laisse présager encore de nombreuses
aventures à venir pour cette famille à la rivalité grandissante.
Ma note :
Un très bon classique. ;) Comme toi, je suis une fan de l'univers de Zola, son style, ses idées...et c'est toujours un plaisir de relire ses romans ! ^^
RépondreSupprimerUn plaisir de les relire et de les découvrir ! Heureusement pour moi, je ne les ai pas tous lu (loin de là) et j'ai encore beaucoup à lire (pour mon plus grand plaisir ^^). Merci pour ton message :)
SupprimerJe ne suis pas sûr que commencer par Zola soit une bonne idée, en matière de classique. En plus, je n'aime pas quand les livres sont remplis de nombreuses descriptions !
RépondreSupprimerPar contre, en Belgique, même si je suis au lycée, je ne dois absolument pas lire un Zola ^^
Zola écrit souvent des textes assez longs alors oui commencer par ses romans lorsque l'on a jamais lu de classique n'est peut-être pas une idée judicieuse ^^
SupprimerJe ne savais pas pour l'école en Belgique ! Mais une chose est sûre, scolarisé en France on peut pratiquement être sûr d'entendre parler de Zola :)