"L’erreur
est humaine mais le pardon est divin. "
Auteur : Stephen
King
Genre : Thriller
Psychologique
Édition : J’ai lu
Première année de publication : 1990
Nbre de pages : 249
« Rage », un simple nom, une émotion, un mot
qui dépasse ce qu’on peut qualifier de colère, une envie de se battre, une
envie de se révolter contre les gens, contre la vie, contre le monde.
« Rage », un simple mot, quatre lettres et pourtant une violence inouïe.
« Rage », la consonance dure que fait la gorge en raclant le R
témoigne d’un sentiment de révolte, d’écœurement et d’indignation frôlant de
près l’aliénation. Rage, un
roman de Stephen King qui ne laisse pas
indifférent et ose nous exposer la
psychologie d’un adolescent qui de lycéen deviendra meurtrier.
Stephen King est un auteur dont j’ai parfois du mal à lire les
romans, bien que j’apprécie grandement ses idées. Son écriture me semble
souvent dense et me donne l’impression « d’alourdir » ma lecture.
Cependant, ce n’est pas ce que j’ai pu ressentir en lisant ce livre. La plume de l’auteur est très fluide et les phrases courtes. Stephen
King rend bien compte de la psychologie du narrateur qu’il
explore de façon très intéressante en nous présentant son récit à la première personne.
Ici, Charles Decker, personnage principal, prend la parole. Cet élève turbulent
a déjà causé des problèmes à son établissement scolaire par le passé, au point
d’en être expulsé. Mais pour lui, aujourd’hui est
un autre jour. De retour dans son
lycée, tout le monde le regarde différemment, mais cela lui est égal.
Pourquoi ? Parce qu’aujourd’hui, Charles
Dicker a décidé de prendre sa classe en otage.
Avant de
développer ma chronique plus en détails je pense qu’il est serait intéressant
d’expliquer pourquoi ce roman n’est plus publié
aujourd’hui et la portée qu’il a
pu avoir. En effet, en 1977, Stephen
King publia Rage sous le pseudonyme de Richard Backman, roman traitant d’une fusillade orchestrée par un
élève du secondaire dans son établissement scolaire. Plusieurs années plus
tard, en 1996 et 1997, dans deux lycées situés respectivement à Moses Lake et à
West Paducah, deux fusillades eurent lieu. Dans chaque cas, un lycéen prit les
armes et décida de s’en prendre à son école, que ce soit aux élèves ou aux
professeurs. Dans chaque cas, des personnes furent abattues. Peu de temps
après, l’on retrouva un exemplaire de Rage
dans les casiers de ces deux élèves. En 1999, Stephen
King décide alors d’arrêter la publication de son roman par crainte qu’il ne
devienne une source d’inspiration pour des ados mentalement instables. Même si ce livre n’est plus publié, vous pouvez
toujours le dénicher. Vide-greniers, boutiques d’occasion et internet sont des
mines d’or à ne pas écarter ! Faîtes tout de même attention si vous
choisissez l’option internet, les prix peuvent parfois être aberrants.
"Quand
on a cinq ans et qu'on a mal quelque part, on crie
pour que
le monde entier soit au courant. A dix ans, on
gémit.
Mais dès qu'on arrive à quinze, on commence à
grignoter
la pomme empoisonnée qui pousse sur votre
arbre de
douleur personnelle [...]. On commence à
bouffer
ses poings pour étouffer les cris. On saigne à
l'intérieur"
Rage est mon roman préféré parmi tous les Stephen King que j’ai pu lire
jusqu’à présent (bon d’accord, il y en a assez peu). L’auteur nous offre une introspection parfaite de Charles
Decker, lycéen instable qui nous intrigue par son passé mystérieux que l’on ne
demande qu’à découvrir, et surtout, à comprendre. Charlie décidera de prendre les armes et de prendre en otage sa classe,
faisant au passage plusieurs victimes. Il se formera alors
dans un huis-clos une
atmosphère oppressante mais fascinante où chaque élève prendra la parole à tour
de rôle. Car oui, même si Charlie est le personnage central, ce n’est pas le
seul à être mis en avant. Stephen
King nous offre une plongée dans
la psychologie si particulière de chacun des protagonistes au caractère et au vécu différent. Il développe
également dans cette histoire les effets du syndrome
de Stockholm, ou ce qui pourrait
s’en rapprocher. En effet, en débutant cette discussion entre sa classe et lui,
Charles Dicker ne semble pas impressionner ses camarades. Ces derniers
finissent même par le prendre en pitié et à confondre victimes et bourreaux.
Ce livre
est dérangeant car très en avance sur son temps : il anticipa le phénomène du « shool shooting », des massacres perpétués dans des écoles. On en ressort marqué et l’esprit troublé. Malgré sa longueur, ce roman très court (ce qui est assez rare
chez cet auteur) ne laisse pas indifférent. Il n’a pas pour seul but de nous
exposer une simple fusillade de lycée mais développe de nombreuses questions et
interrogations liées au passé des différents personnages. Comment a-t-on pu en
arriver là ? Un exemple des dérives d’une
société en pleine essor où il est parfois difficile de se trouver une place.
Au
final, je ressors de cette lecture l’esprit embrumé, à la fois affligée et
intriguée. La fin du roman laisse au lecteur le soin de réfléchir à son
dénouement mais également à son déroulement. On en
ressort différent et il est parfois
intéressant de s’exposer à des récits emprunts d’une force de réflexion qui
vous pousse à aller plus loin. Le titre est très bien choisi.
« Rage », un mot très court qui exprime très clairement l’indignation
et la douleur ressenti par les protagonistes comme par le lecteur au fil des
pages.
"La
morale de l’histoire, c’est que quand on recrache le
passé et
que le présent est encore pire, ça rend le vomi presque appétissant."
Ma note :
Je n'ai encore lu aucun Stephen King mais en 2017, j'espère enfin m'y mettre !
RépondreSupprimerCe sera certainement avec Shinning ;)
J'avais bien aimé Shining que j'ai lu un peu plus tôt cette année :) J'espère qu'il te plaira ^^
SupprimerC'est également mon livre préféré de Stephen King. Je ne m'attendais pas à être autant scotchée par cette lecture. On ne peut pas ressortir complètement indemne de cette lecture qui est éprouvante et assez réaliste malheureusement.
RépondreSupprimerOui, c'est un livre qui fait vraiment réfléchir, et ça fait du bien !
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