" Est-ce de l’égoïsme que de se réserver un jardin secret ?"
Auteur : Tatiana de Rosnay
Genre : Contemporain
Édition : Le Livre de Poche
Année de
publication originale : 2000
Nbre de
pages : 288
Tatiana de
Rosnay est une auteure que j’aime
beaucoup, bien que certains de ses romans m’aient parfois déçue. Je me suis
lancée dans Le voisin avec une
certaine appréhension mais j’en ressors ravie. Avec ce livre, j’ai retrouvé
tout ce qui m’avait tant plu chez Tatiana de Rosnay lorsque je lisais pour
la première fois un de ses romans.
Des problèmes de voisinage ?
Dans Le voisin
on rencontre Colombe, mère de deux enfants et mariée à un homme souvent absent,
qui emménage dans un nouvel appartement. En surface, tout semble parfait :
la vie quotidienne d’une jeune mère de famille qui s’occupe de ses enfants,
travaille et attend le retour de son mari. En réalité ? La vie d’une femme
abandonnée par son époux, un travail qui ne l’épanoui pas et surtout, un voisin
bruyant qu’elle semble seule à entendre. Un voisin qui lui vole son sommeil,
son énergie, sa vie de famille. Un voisin qui lui vole tout, sans jamais se
montrer. Avec cette histoire, Tatiana de Rosnay signe un roman psychologique qui vous aspire dans un tourbillon de paranoïa et qui a bien, lui aussi,
réussi à voler mon sommeil.
Se faire du mal, c’est bien !
Tatiana de Rosnay a cette particularité
qui fait qu’elle réussit toujours, et ce avec brio, à développer la psychologie
de ses personnages principaux. Ici, on suit Colombe et on assiste à la montée d’une psychose, d’une folie
déclenchée par la paranoïa qui finit également par nous atteindre.
En lisant ce roman j’ai beaucoup aimé cette sensation de
mal-être et de pesanteur que je ressentais en moi et qui s’exprimait de plus en
plus fort au fil des pages (non, je ne suis pas maso). L’auteure arrive
parfaitement bien à mettre en place une ambiance
oppressante qui nous pousse sans
cesse à vouloir lire la suite (je réitère ma remarque précédente). Au fil du
livre, au fil des pages, on suit Colombe, on devient Colombe, et nous aussi, on
sombre dans une paranoïa partielle. Le gros point fort du roman est donc
celui-ci : il vous aspire par ses mystères et son suspens bien que son
histoire semble au départ, des plus anodines.
L’écriture de Tatiana de Rosnay n’est pour moi plus à
présenter : toujours aussi simple et entraînante, légère mais profonde. Sa
plume transcrit à merveille l’atmosphère sombre et oppressante de l’histoire en
lui apportant cette touche de légèreté nécessaire afin de ne pas sombrer dans
un état de mélancolie.
Du bien oui, mais pas que !
Le point noir du roman est, et reste, pour moi, sa fin. L’auteure met si bien
en place cette atmosphère singulière, cette psychologie travaillée, que je m’attendais
à une apothéose finale, quelque chose de « grand », quelque chose de plus,
un « waouh » final qui aurait conclu à merveille cette œuvre si remarquable. Malheureusement, cela n’a pas du
tout été le cas. J’ai trouvé le dénouement trop rapide, trop peu développé. J’aurais
apprécié plus de profondeur, plus de psychologie, comme l’on pouvait en trouver
tout au long du roman. Un final peut-être plus long, avec plus de profondeur,
quitte à rajouter quelques pages au roman ? Au final, je trouve le roman
très frustrant : il m’a entraîné sur
une route psychologique prenante et tourbillonnante pour au final me laisser
sur le trottoir, comme si l’on m’avait extirpée de l’histoire de façon abrupte
et sans explication convaincante.
On conclut ?
En conclusion, Le voisin de Tatiana de Rosnay a été une belle surprise pour moi et m’a permis de renouer avec cette auteure même si les derniers
livres que j’avais pu lire d’elle m’avaient quelque peu déçue. Bien que la fin me paraisse trop
rapide, frustrante et fallacieuse, je vous
conseillerai ce roman, simplement pour l’ambiance oppressante qu’il créé de
façon incroyable et dans lequel on plonge avec envie et duquel on ressort…
fatigué ?
Ma note :
Avez-vous lu ce roman ?
Comptez-vous le lire ? Connaissez-vous cette auteure ?
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