" Le hasard
n’existe pas. Tout est écrit."
Auteur : Mireille Calmel
Genre : Historique, Fantastique
Édition : Pocket
Première année
de publication : 2003
Nbre de
pages : 440
Une épopée historique, des apparitions fantastiques, des
femmes fortes et indépendantes : on peut dire que Mireille Calmel sait comment me
parler ! Ayant beaucoup aimé le premier tome du Bal des louves (chronique juste ici), il me paraissait évident que
je lirai la conclusion de ce diptyque. Cependant, je ne m'attendais pas à l'apprécier autant !
/Attention, cette chronique
contient des spoilers concernant le premier tome ! Alors si tu ne l’as pas déjà
lu, pose ton ordinateur, cours chez ton libraire, lis-le et reviens sur cette
page./
Remettons les choses dans leur
contexte
Dans le premier tome, on quittait les personnages du Bal
des louves en proie aux plus grands drames : Loraline, fille d’Isabeau,
transformée en louve, sa fille Marie prise pour l’enfant de François de Chazeron, Albérie en proie à
un dilemme et Isabeau bien décidée à se venger (on a donc déjà connu des fins
plus heureuses).
Avec ce second tome, on les retrouve quelques années plus
tard. Chaque
personnage a évolué, s’est complexifié et a pris un chemin différent. Cependant, un même passé
les lie tous entre eux et l’arrivée de François de Chazeron à Paris va être l’élément
déclencheur d’une intrigue bien plus grande.
On creuse ?
« En ce pays, on est prompt à brûler et à juger ensuite. »
Pour moi, ce livre a dépassé le premier tome en cherchant
à aller plus loin dans tous les domaines. Mireille Calmel a approfondi bon
nombre de points abordés dans son histoire et cela n’a fait que renforcer sa complexité et sa
profondeur.
Tout d’abord, l’auteure a développé et multiplié ses
personnages : ils sont à la fois plus nombreux et plus intéressants. Le
laps de temps écoulé entre les deux tomes les a rendus plus sûr d’eux et leur a
donné plus de consistances avec un bagage solide d’expérience. Chaque psychologie est traitée individuellement
et aucun
personnage ne ressemble à un autre. Cela permet de retrouver très rapidement ses marques après la lecture du
tome un.
Le cadre historique a également été plu approfondi. Quand
le premier tome se suffisait à ancrer son histoire en Auvergne au début de la
Renaissance, le deuxième va plus loin et
nous présente des personnages historiques, comme Catherine de Médicis,
et la cour de France avec ses complots et ses problèmes (et il y en avait !).
On sent un véritable travail de recherche vis-à-vis du contexte de l’intrigue
et cela est un pur bonheur
Concernant l’intrigue, celle-ci aussi se voit multipliée !
Au lieu de l’intrigue plutôt « simple » que nous offrait le premier
livre, ici nous sommes confrontés à une multitude de petites intrigues qui s’imbriquent
les unes dans les autres pour nous tracer une histoire magistrale. Tous les problèmes soulevés ont
un même but et se rejoignent en un même point. Un peu comme une grande toile d’araignée.
On sent donc un réellement étoffement des personnages, du
contexte et de l’histoire dans ce second tome qui s’avère aller beaucoup plus
loin que le premier. Quand le premier livre survolait parfois certains détails,
celui-ci cherche à les éclaircir.
De l’émotion ?
Oui, de l’émotion, il y en a ! Là où le premier tome
me laissait parfois de marbre, celui-ci m’a littéralement emportée dans
un tourbillon d’émotions à la fois heureuses et accablantes. En suivant chacun des personnages je
me suis attachée à certains, j’en ai détesté d’autres, et c’est en cela que
réside la magie de ce livre. Il vous fait aimer, haïr et pardonner comme si
vous viviez l’histoire, comme si vous en étiez, comme si vous aviez votre mot à
dire. À la fin du roman, les larmes aux yeux, je ne pouvais penser qu’à une
chose : chapeau bas Mme Mireille Calmel ! Réussir à me transporter
littérairement mais surtout émotionnellement dans un roman
historico-fantastique, je n’aurais sans doute jamais cru cela possible (exemple
typique de la magie de la littérature !).
Des femmes oui, mais pas que !
Quand on parle du Bal
des louves, on pense souvent à toute la lignée de femmes Chazeron qui tour
à tour chercheront paix et vengeance. Pourtant, le Bal des louves ne se contente pas de cela. Beaucoup d’hommes y trouvent
également leur place et s’inscrivent dans cette histoire. Ils complètent à
merveille cette fresque de personnages tous grands de
caractères, à l’allure simple et à la
psychologie complexe.
Morale de l’histoire ?
En conclusion, ce livre m’a paru plus travaillé que le
premier tome, plus profond et complexe que dans mon souvenir. Mireille Calmel a mené un véritable travail
de recherche qu’elle couple à merveille avec le mythe des femmes-loups. La lycanthropie, revisitée ici, donne
un nouveau souffle à la façon de voir les loups-garous, trop souvent présentés
comme des êtres « esthétiques » ces dernières années, en retournant
aux racines de leur malédiction. Un livre rempli d’émotions qui a su me faire
monter les larmes aux yeux tout en me faisant sourire. Ce second tome conclu à
merveille l’incroyable histoire du Bal
des louves en mettant un point final à cette épopée romanesque que je vous
recommande sans hésiter !
Avez-vous lu ce livre ? Connaissez-vous
cette auteure ? La lycanthropie, un mythe trop souvent réutilisé en
littérature ?
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